• Le Kurotsuki arriva en vue de Port Adams à 21h heure locale. Quel heure était-il à l'heure Vénusienne? Cela n'avait plus d'importance. Nami se préparait déjà pour la fête donnée en l'honneur des derniers vénusiens. La soirée devait commencer dès la sortie du vaisseau, par un discourt du gouverneur. Puis, la foule se disperserait dans le port, boirait en l'honneur de Vénus, danserait sûrement, et retournerait se coucher dix bonnes heures pour ce remettre. Le Kurotsuki ferait hôtel pour la « nuit ».



    Quand elle fut prête, elle se rendit à l'extrémité sud de la Rue*. C'était de ce coté qu'aurait lieu le débarquement dans moins d'une demi heure. Un écran géant avait été installé, montrant l'espace devant le vaisseau. L'espace en question était bien encombré, mais plusieurs centaines d'engins spatiaux faisait une sorte de haie d'honneur au Kurotsuki qui esquiva ainsi royalement les embouteillages qui auraient dus repousser sont arrimage de facilement une ou deux heures. Le spectacle était saisissant. Elle hésita un moment à se connecter aux caméras externes du Kurotsuki en mode VR**, mais elle savait qu'elle ne pourrait plus tenir debout si elle le faisait. En outre, elle ne voulait pas prendre le risque d'avoir le mal de l'espace maintenant.



    La porte du hangar n'était pas assez grande pour le Kurotsuki, aussi celui-ci effectua un demi tour et poursuivi la manœuvre en marche arrière. Le but du jeu était de faire rentrer l'extrémité sud de la Rue dans le hangar. Ensuite, de nombreux câbles vinrent fixer le vaisseau à l'astéroïde, le hangar fut pressurisé et la paroi sud de la Rue descendit jusqu'au sol de la station pour permettre aux voyageurs de quitter l'appareil. Dans un même mouvement, les tables d'un buffet entrèrent dans l'immense salle, et le gouverneur et son escorte montèrent sur l'estrade qui avait été installée au préalable pour faire face aux arrivants dès leur sortie du Kurotsuki.



    Quand tous les voyageurs furent sortis du vaisseau, le gouverneur commença son discourt


    de bienvenu. Il commença par évoquer avec regrets la « mort » de Vénus et la lente agonie du soleil qui l'avait provoquée. Lente agonie qui ne tarderait pas à rendre invivable les planètes suivantes du système solaire, à savoir la Terre et, plus tard, Mars.


    » La Ceinture était large, mais ses ressources n'étaient pas inépuisables et elle ne pourrait pas recueillir les populations d'une planète supplémentaire si la Terre ne pouvais plus lui apporter les ressources manquantes. En outre, les astres de la zone périphérique ne pouvaient pas constituer une solution à la surpopulation : Les colonies extérieures survivaient déjà laborieusement par elles-seules, on ne pouvait imaginer de leur en demander plus.


    » Il fallait donc chercher plus loin ! A l'extérieur de notre système solaire ! Nous savions déjà qu'il existe des mondes près à nous recevoir dans nos systèmes voisins. Nous ne nous y étions jamais intéressé sérieusement parce qu'un tel trajet ne pouvait pas être économiquement rentable et que nous n'avions pas de nécessité à cours terme à nous déplacer. Mais la réalité de l'agonie de notre soleil dépassait à présent largement toutes les réalités économiques du système solaire, et la nécessité de ce déplacer était désormais difficile à ignorer.


    » Mais un tel voyage ne s'improvise pas, et surtout il serait long. Tellement long que les arrière-petits-enfants des personnes qui s'embarqueraient pour cette aventure ne verraient probablement pas la fin de leur voyage. Il fallait que le vaisseau qui les amène vers la terre promise soit à l'épreuve de tout pour le voyage se termine bien. Il fallait que le vaisseau soit grand pour emmener suffisamment de monde. Il fallait que le vaisseau soit énorme pour que la communauté à bord puisse grandir. Il fallait que le vaisseau soit gigantesque pour que les colons et leurs descendant puissent y vivre plusieurs siècles en parfaite autonomie. C'était une Arche de Noé qu'il fallait. Une Arche de Noé moderne, qui serait aussi la synthèse de toute la civilisation de notre système solaire, car il lui fallait bien tout cela pour que le voyage se passe au mieux.


    » Un tel vaisseau existait ! Du moins, sur les plans. Il suffisait de le construire. Cette dernière étape devait durer cinq ans si tout ce passait bien. En comptant les retards habituels, on pouvait compter sur une bonnes dizaines d'années pour une œuvre de cette dimension.


    » Le gouverneur comptait sur la participation des futurs citoyens de la ceinture à se projet. Toute personne, quelque soit ses compétences, pouvait apporter sa pierre à l'édifice. D'ici cinq années, il faudrait de nombreux volontaires pour monter à bord de l'Arche. Des volontaires de tous les corps de métier, en allant du boulanger au technicien, en passant par le médecin et l'avocat, tout le monde avait sa place sur ce vaisseau. Le gouverneur lui-même, dont le mandat serait terminé avant l'Arche, comptait prendre par à l'aventure.


    » Pour terminer, il ne restait plus au gouverneur qu'à nous souhaiter à nouveau la bienvenue dans la Ceinture et, quelques soient les décisions des nouveaux arrivant concernant l'Arche, qu'ils se plairaient au moins ici.



    La mention du projet dément de l'Arche ne fut pas vraiment une surprise – ce genre d'information ne reste jamais longtemps un secret. Des applaudissements enthousiastes s'élevèrent dans la foule d'immigrés. Pour ces gens, l'urgence de quitter le système solaire était devenu une évidence. Et puis, ils avaient déjà fuis leur terre, alors fuirent le système n'était qu'un second pas qui ne leur coûteraient pas autant que le premier, celui qui les avait amenés ici. Nami était parmi les plus enthousiastes, et elle ne pu s'empêcher de manifester son approbation avec bruit. Une fois les acclamations retombés, le gouverneur invita tout le monde à profiter du buffet, puis à aller faire la fête en ville avec la population locale. Le Kurotsuki resterait bien entendu à leur disposition pour dormir et garder leurs affaires jusqu'au lendemain en attendant qu'ils prennent possession de leurs nouveaux chez-eux. Nami ne se fit pas prié, et fut rapidement en vu du buffet. Les choses avaient été bien faites, et elle n'attendit pas longtemps avant qu'on lui serve une coupe de champagne et un assortiment de sandwich. Puis elle décida qu'elle devait explorer la ville.





    « Laissez moi y réfléchir deux minutes... »


    Wedge se massa les tempes : Il n'avait pas prévu de visite pour le matin et n'avait pas pensé une seule seconde à être raisonnable pendant la fête d'accueil. Il avait l'impression que son cerveau enflait et tentait de faire exploser sa boite crânienne.


    « Vous voulez que je pilote l'Arche ? »


    L'information était arrivé à destination, mais il n'arrivait pas à l'interpréter.


    « Plus précisément, nous voulons vous recruter pour être un de nos pilote d'essai et faire partie de l'équipage de l'Arche quand le temps sera venu. Si vous vous révélez être le meilleur, nous vous demanderons d'être l'homme qui fera sortir l'Arche du système solaire. »


    La chasseuse de tête respirait affreusement... eh bien, Wedge ne savait pas exactement quoi. Elle des cheveux noirs coiffés en chignon, un visage inexpressif, et était habillé du tailleur le plus strict qu'il est jamais vu. Le fait qu'elle l'ai découvert en caleçon au saut du lit, mal rasé, les cheveux en pagaïe et le regard vide du type qui a trop bu la veille. Il n'était pas trop sur de savoir pourquoi mais il avait l'impression qu'elle en était irrité et qu'elle s'efforçait de ne pas le montrer.


    « Excusez-moi, j'ai un peu de mal à réfléchir ce matin... pourquoi est-ce que j'accepterais ?


    - Pour changer d'air ?


    - J'aime le Kurotsuki ! »


    La jeune femme soupira. Elle devait penser qu'il essayait de faire monter les prix, mais Wedge n'était vraiment pas en état de réfléchir tout seul.


    « Ce n'est pas ce que je voulait dire, reprit-elle. Vous venez d'effectué le dernier trajet jusqu'à Vénus. Le travail va venir à manqué dans votre secteur d'activité et vous risquez d'en faire les frets. Même si le Kurotsuki est l'un des meilleurs bâtiment dans son domaine, vous aurez moins de trajets et votre salaire risque de diminuer de moitié. »


    Wedge hochait doucement la tête. Il avait déjà réfléchi à tout cela se souvenait-il, et savait que c'était vrai. Ce l'entendre confirmé par un tiers le fit grimacer un sourire désabusé.


    « Si vous acceptez notre offre, continuait la jeune femme, vous serez nourri, logé, vous aurez un salaire équivalent à ce que vous paye votre compagnie et vous aurez la chance de participer activement à la plus grande aventure humaine depuis la colonisation du système solaire ! »


    Elle était véritablement exalté ! Dans cette dernière partie de son argumentation, elle avait laissé glisser l'espace d'un instant le masque inexpressif qu'elle s'était imposée au début de leur entretien. Et Wedge était persuadé que cet éclat de passion n'était pas feint. Une idée lui vint :


    « Vous voulez un café ? » fit-il en se levant.


    Elle n'eu qu'un bref instant d'hésitation avant de répondre :


    « Volontiers. »


    Wedge la sentait se décrisper. Elle devait penser que l'entretiens tournait enfin en ça faveur. En réalité, Wedge était intéressé depuis le début, mais il n'était pas assez réveillé pour qu'on puisse lire autre chose sur son visage qu'une envie d'être loin de l'emmerdeuse qui l'avait tiré de son lit. Il revint cinq minutes plus tard avec deux cafés et un paquet de sucre en morceau. Il posa les tasses et le sucre sur la table, mis un morceau de sucre dans son café et s'assit. Apparemment, il n'était pas encore assez réveillé pour proposer du sucre directement, mais ça ne paru pas déranger son hôte qui se servit toute seule.


    « Vous n'étiez pas de la fête hier ? »


    La question pris la jeune femme de court. Elle n'avait pas prévu se genre de question et ne voyait pas du tout où Wedge voulait en venir.


    « Si, bien sur... Pourquoi cette question.


    - Parce que vous n'avez pas une tête de lendemain de fête.


    - Ha, et bien comme je savait que je travaillait se matin, je me suis forcer à rentrer tôt chez moi en n'ayant pas trop bu.


    - Alors vous avez triché.


    - Comment ça ?


    - Je ne disposais pas d'autant d'information.


    - Vous vous seriez couché plus tôt ?


    - Non, mais je n'aurais pas bu autant, et j'aurais pu me préparer avant votre arrivée. Quoi que vous en pensiez, j'aurais trouvé ça très gênant si je n'avait pas autant mal au crane. »


    Wedge bu une grande gorgée de café. Il se sentait déjà mieux. Il y eu un silence appréciateur pendant que chacun dégustait sa tasse.


    « Combien y a-t-il d'autres candidats ? reprit Wedge.


    - Une dizaine. Enfin, nous proposons cela à dix des meilleurs pilotes du système solaire. Nous n'avons eu encore aucun retour.


    - Tant que ça ?


    - Il ne faudra pas seulement un pilote à bord de l'Arche. Il en faudra plusieurs pour que vous puissiez vous relayer et d'autre pour apprendre le métier à la génération suivante. Et il faut aussi des remplaçant en cas de besoin.


    - Je comprend, mais que feront les remplaçant en attendant que quelque chose arrive ? Et d'ailleurs, que feront les tous les pilotes quand nous seront sorti du système solaire ? Une fois une direction choisi, nous en auront pour plusieurs siècles d'inactivité !


    - Nous en sommes conscient, mais il faudra quelqu'un de qualifié en cas de besoin. Nous avons prévu des programmes de simulation en mode VR pour vous occuper. Les mêmes programmes auxquels vous aurez droit d'ici au lancement effectif de l'Arche.


    - Et la communauté du vaisseau entretiendrait une dizaines de personnes à ne rien faire ? Du moins, rien d'utile immédiatement pour eux pendant tout le trajet ?


    - Vous aurez les clefs du vaisseau. C'est aussi pour cela que vous devez être nombreux : Il ne faut pas que le sort de la communauté dépende d'un nombre trop faible de personne. Si l'un d'entre vous perd la raison, vous serez neufs à pouvoir l'empêcher de mettre en danger la vie des futur Archéens.


    - Des futurs quoi ?


    - Archéens. Les futurs habitants de l'Arche. Je viens d'imaginer ce nom. »


    Wedge était surpris. Cette femme était beaucoup moins rigide qu'il ne se l'était imaginé. Il aurait même ressentit de la sympathie pour elle en d'autre circonstance. Le café lui permettait de réfléchir à peu près correctement, mais il y avait toujours ce foutu mal de crane...


    « Va pour le terme Archéen, répondit-il. Dites, vous avez l'air très sur que tous les pilotes que vous avez contactés vont répondre positivement.


    - Nos conditions sont très avantageuses... Et puis, nous avons le temps de trouver d'autres personnes si besoin est.


    - Je vois... Quand est-ce que je commence ?


    - Demain. Nous vous enverrons les déménageurs cet après-midi.


    - Si tôt ? Qui s'occupera de rapporter le Kurotsuki à la compagnie ?


    - Nous nous en occuperons. Nous avons déjà réglé la question avec elle.


    - Vous pensez vraiment à tous !


    - Je l'espère du fond du cœur... »


    Le cerveau de Wedge s'était figé. Tout cela allait beaucoup trop vite pour lui. Il signa le contrat sans vraiment le voir, et l'entretient fut terminé. Sa vie venait de prendre un tournant inattendu et il ne parvenait pas encore à le réaliser totalement. Il raccompagna son hôte jusqu'à la porte de son studio et une pensée brisa encore une fois le néant qui s'était réinstallé dans sa boite crânienne :


    « Vous pouvez me rappeler votre nom, s'il vous plait ? »


    <o:p>____________________________________________________________</o:p>

    *le haut et le bas de la Rue sont aussi désignés comme étant respectivement le nord et le sud. À mi-chemin entre les deux se trouve une gigantesque aiguille pointé vers le nord, c'est à dire vers la proue du vaisseau.



    **Virtual Reality : vivez ce que vous voyez... (C'est un des modes d'utilisation du GCN)



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  • Juste pour dire que ce blogg n'est pas mort. Le soleil qui meurt continuera quand j'aurais le temps et il y a aussi un épisode de SRW-RP en projet. Mais le fait est que je viens de rentré et que j'ai pas touché à ça pendant les vacances, donc je ne m'avancerais pas à donner un délait.

    Je sais, vous vous attendiez certainement à plus, mais vous ne l'avez pas beaucoup dit non plus. (et voilà que je parle comme si j'avais un public maintenant XD ) 


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  •  

    Wedge n'eut pas à attendre l'autorisation de la « tour de contrôle » cette fois-ci, puisqu'il n'y avait plus personne à l'intérieur. Dès qu'il eut la confirmation que rien ni personne n'avait été oublié, il engagea les procédures de désarrimage. Le plan de vol était enregistré, il averti Port-Adams de son arrivé et sortie de la cabine de pilotage pour se dégourdir les jambes. Le voyage durerait une vingtaine d'heures sans escale. Il avait largement le temps de se reposer en attendant d'entrée dans le très dense trafique spatial de la Ceinture.

     

    Port-Adams était le port le plus important de la Ceinture. Presque toutes les routes spatiales menaient à Port-Adams, qui se trouvait donc de manière naturelle au centre de la zone habité de la Ceinture. L'astéroïde qui abritait la quasi-totalité de la structure avait fini par prendre le même nom que la structure elle-même comme bien souvent, malgré les efforts de quelques irréductibles qui se bornaient encore à l'appeler par son nom d'origine : Endor-la-Nouvelle.

    L'astéroïde était devenu un véritable gruyère au fil des siècles, et les anciennes carrières étaient devenues des centres d'habitation, de commerce ou de stockage des marchandises. Les industries avaient leurs propres astéroïdes dédier pour plus de confort. Bien sur, chaque astéroïde habité avait son propre port, pour des raisons évidente de survis.

    Dès que la « tour de contrôle » de Port-Adams reçu le message du Kurotsuki, elle commença à préparer son arrivé. En réalité, les préparations pour accueillir les derniers Vénusiens avaient commencées bien avant, mais il restait encore beaucoup à faire. Le gouverneur de Port-Adams devait accueillir lui-même les réfugier, et on devait mettre à leur disposition des navettes qui les emmènerait vers leurs nouveaux lieux d'habitation sans que l'opération entière ne dure plus de dix heures. Il fallait en outre s'assurer que le Kurotsuki n'ai pas à stationner en orbite en attendant qu'une place se libère avant de pouvoir s'arrimer. L'agitation gagna bientôt l'astéroïde entier quand, quelques heures plus tard, l'annonce de l'arrivée du Kurotsuki fut faites publiquement. Ce n'était certes pas la première fois qu'une telle quantité de réfugier arrivaient de Vénus, mais c'était bel et bien la dernière, et il convenait de marquer l'évènement comme il se devait...

     

    Nami Cherchevent était une jeune femme de vingt-sept ans, un visage doux, yeux bleus avec juste le pupille entourée de jaune, les cheveux châtain légèrement roux coupés court sur le devant mais laissés longs derrière, un mètre cinquante-six, une poitrine honnête mais sans plus, une taille un poil grassouillette, des fesses fermes et des jambes magnifiques. Elle était habillée d'un pantalon quelconque et d'un manteau long qui cachait tout ce qui se trouver dessous et en particulier une bonne partie du talent de Dame Nature. Elle était dans un état de stress intense. Ce n'était pas son premier déménagement, mais celui-ci était particulièrement éprouvant. Pour commencé, les fois précédentes, elle était la seule à déménager. Cette fois, ils étaient des milliers. D'autre part, il n'y avait jamais eu ce sentiment d'urgence qui avait été omniprésent lors de l'embarquement. Une épreuve de passé déjà. Vénus était désormais déserte et pourrait agoniser à son rythme, sans se soucier de la hâte des hommes. Une pensée étrange : après tout, l'homme n'y était pour rien dans cette affaire. Cette vielle habitude d'auto-flagellation de l'humanité avait la peau dure. Il valait mieux pour Nami penser à son arrivé à Port-Adams... Ou pas : cette arrivée l'angoissait autant que le départ.

    Sa cabine passager était confortable : elle avait suffisamment d'argent pour se payer une cabine pour elle seule. Un bon lit une place dans cinq mètres carrés avec un salle de bain réduite – WC et lavabo – c'était juste ce qu'il fallait à Nami. Pas assez pour une deuxième personne, mais ce n'était pas un problème. Le Kurotsuki ne partait pas en charge pleine cette fois-ci, les parties communes restaient agréables à fréquenter si elle voulait de la compagnie. Le voyage devant durer une vingtaine d'heures, elle décida de commencer par dormir : La journée avait été épuisante.

    Quand elle se réveilla, elle se rendit compte qu'elle avait dormi pendant presque la moitié du voyage. Elle avait faim. Après un rapide brin de toilette, elle se rhabilla et se dirigea vers la cafétéria de son secteur pour y prendre son petit déjeuner. La salle était animé, certain passager prenaient leur déjeuner ou leur dîner – difficile à dire – tandis que d'autre était visiblement juste venu boire un coup pendant leurs milieux d'après-midi respectifs. Nami s'assit à une table libre et se connecta sur le GCN* pour lire ses mails et quelques forums qu'elle avait l'habitude de fréquenter. Apparemment, le dernier voyage de l'exode Vénusien faisait la une de tous les journaux.

    Pour se connecter au GCN, Nami n'a littéralement besoin que d'y penser. La connexion se fait par l'intermédiaire d'une petite puce électronique implantée dans le cerveau. Cette puce n'ai réellement qu'un émetteur/récepteur qui fait passer les information du cerveau à la borne relais du GCN la plus proche qui gère ensuite toutes les requêtes mentales de l'utilisateur. L'affichage des données n'est pas vraiment nécessaire, mais la plupart des gens, Nami incluse, préfèrent « voir » les informations en incrustation sur leur propre vu. Quand au son, il est directement transmit à la zone du cerveau qui traite ce genre de signal et, de fait, l'utilisateur « entend » normalement en toute confidentialité. Bien sur, il est possible d'effectuer des connections synchronisées à plusieurs si on veut étendre le cercle de confidentialité. On peut donc comparer le GCN à une forme de télépathie technologique. Étrangement, on trouvait encore des livres imprimés et des écrans 2D ou holographique. Les vieux supports avaient leurs propres charmes, et leurs propres avantages.

    Pendant que Nami était plongée dans le GCN, un serveur vint prendre sa commande, ce qui la fit sursauter, absorbée qu'elle était dans sa « lecture ». Elle commanda un café plutonien, paya sa consommation en espèce** et se contenta de regarder la place en la buvant tranquillement. Le Chat Chester était situé en haut de la Rue, c'est a dire du coté de la proue du vaisseau. Les voyages spatiaux étaient toujours long, c'est pour cela que la Rue existait. C'était un long et très large couloir, haut de plusieurs étage d'immeuble, où l'ont pouvait trouver tous ce qu'on trouve habituellement dans un centre ville. C'était aussi un moyen efficace et agréable de lutter contre le mal de l'espace : La gravité artificielle aidant, l'immensité de la Rue évitait tout risque de claustrophobie, sans pour autant causer de malaise comme fasse à l'infinie du vide interstellaire. Il y avait même un transport en commun, une sorte de tramway antique, au milieu de la Rue, pour faire la navette entre quatre arrêts. La foule, allait, venait, vaquait... Un spectacle que Nami appréciait comme tel. Ça lui permettait de vider son esprit.

    Quand elle eu fini son café, elle se leva et parti baguenauder dans la Rue, sans véritable but. Il lui restait encore beaucoup de temps devant elle. Elle passa devant un cinéma. Il jouait – entre autre – un vieux film de science fiction, datant de l'aube de l'humanité. Ou plutôt, un remake. C'était fascinant : les techniques évoquées semblaient soit dépassé, soit actuel, soit complètement fou, voir le tout à la fois. Nami aimait bien se genre d'atmosphère particulière, ou l'antique se mêlait à la science-fiction. Et elle n'avait rien d'autre à faire de toute façon. L'histoire était celle d'un équipage de mercenaire effectuant des missions dans un empire interstellaire démesuré qui négligeait complètement la barrière de la vitesse de la lumière et voyageait de système solaire en système solaire dans des engins invraisemblablement... miteux. Le vaisseau du héros perdait constamment des morceau et était rafistolé à la hâte par la mécano du bord, qui parvenait à réparer un moteur d'hyperpropulsion en changeant trois câbles. Et pourtant l'équipage de mercenaires arrivait à parcourir les centaines d'années-lumières sans trop de problème. Nami n'avait aucune notion de mécanique ou d'électronique, mais elle était tellement habitué à un monde ou la micro-électronique était partout que les énormes câbles qui sortaient du tableau de bord du vaisseau-mercenaire lui paraissait ridicule.

    Après la séance, elle alla déjeuner dans un restaurant qu'elle choisi au hasard en passant devant. C'était un restaurant français de gamme moyenne : bon et raisonnablement cher. Puis elle décida de retourner dans sa cabine pour se reposer. Il lui restait encore cinq heures avant l'arrivée à Port-Adams. Elle s'allongea sur son lit, se connecta au GCN, choisit un « livre » dans son répertoire personnel, et se mit à lire...

     

    *Global Communication Network.

    ** Comment voulez vous faire pour le pour-boire sans monnaie?


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  • Je met en ligne et en lien un site qui regroupera tous les textes de mes histoires triés et dans l'ordre. Pour le moment, il n'y a que le premier texte de SRW, parce que comme je suis un garçon bien ordonné, j'ai paumé les documents word où j'avais initialement écrit tout ça. En conséquence, j'ai du reprendre le texte sur ce blog dont la mise en page est, hum... particulière. Bref, j'ai donc refait entièrement la mise en page - rapidement quand même - et j'en ai profité pour corriger quelques aberrations orthographiques et/ou grammaticales, sans garantie de les avoir éradiqués.

     

    J'en profite pour dire que je devrais bientôt publier la suite du soleil qui meurt. Je de donne pas de date, parce que je suis presque sur de ne pas m'y tenir, mais ça devrait etre dans la semaine à venir. 


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  • Wedge regardait la surface brillante de Venus par l'intermédiaire de son « par-brise virtuel ». Il y avait plusieurs millénaire de cela, la planète avait été terraformée, devenant la plus belle planète du système solaire. Certains prétendent que la Terre à toujours été la plus belle, mais tout le monde s'accordait à dire que la transformation avait été une franche réussite. Mais avec l'agonie du Soleil, Vénus était redevenu un enfer. Cela avait commencer il y a un siècle, la température moyenne augmentant en dépit de tous les efforts des scientifiques pour y remédier. En une dizaines d'années, la surface était devenu invivable, forçant la population à se réfugier dans des villes souterraines ou à changer de monde. Maintenant, même les villes souterraines ne pouvait plus protéger la population de la fournaise du Soleil. Les gens immigraient en masse, menaçant de submerger les autres planètes de l'intérieur : Mars et la Terre. Finalement, La plus grosse partie du flux humain fut redirigé vers les installations minières de la ceinture d'astéroïde. Les Vénusiens s'étant habitués à vivre sous terre, l'acclimatation ne posa pas de véritable problème.

    Cette situation convenait très bien à Wedge : transporter des gens dans le système solaire, c'était son métier depuis une dizaine d'années. Seulement, le filon était épuisé, et c'était son dernier voyage vers Vénus. Il allait au devant d'une période de calme. L'évacuation de la planète avait créer une forte demande en pilote et en vaisseau pendant le siècle dernier, et cette demande allait fortement chutée dans un avenir très proche.

    L'ouverture de la porte du cockpit interrompit ses réflexions :

    • Tout est en ordre pour le départ. Il reste plus qu'à attendre la fin du chargement. Dans quelque minutes, le Kurotsuki sera le dernier vaisseau à quitter l'espace vénusien.

    Wedge hocha la tête. Il avait connu quelque déménagement dans sa vie, et il n'avait jamais aimé ça. Cette fois, il ne s'occupait que de faire le taxi, mais c'était le plus monstrueux déménagement qu'il ai jamais connu. Un de ses amis français lui avait suggérer de peindre un chapeau breton sur son bâtiment. Wedge ne savait pas compris à quoi ce chapeau faisait référence, mais il était hors de question de vandaliser ainsi le Kurotsuki.

    Il se tourna vers l'homme qui venait d'entrer. Son vieil ami Cid. C'était un Australien d'une cinquantaine d'années, sec, robuste, toujours un cigare-barreau-de-chaise et un sourire carnassier à la bouche. Il avait été le mécano de Wedge depuis son premier vol spatial pour la Compagnie des Transports Spatiaux, et il n'en avait jamais voulu d'autre. Il y avait, bien sur, d'autres mécanos sur le Kurotsuki, mais c'étaient des hommes choisi par Cid et son foutu amour du travail bien fait, on pouvait donc leur faire confiance. De toute façon, le Kurotsuki était trop grand pour un seul homme pour l'entretenir. Cid était pragmatique : à contre courant de toute les modes de ce siècle, il avait les cheveux très courts pour ne pas être gêné par eux. En outre, il ne les peignait jamais puisque ça ne servait à rien selon lui. Ce qui n'était pas complètement faux dans son cas.

    • Ce sera peut être aussi le dernier voyage du Kurotsuki, répliqua-t-il. Une fois ce boulot terminé, il n'aura plus d'utilité pour la compagnie.

    • Peut être... Mais peut être pas. La compagnie aura toujours besoin de bâtiment de cette classe pour transporter humains et marchandises dans le système. Avec un peu de chance, le Kurotsuki fera partie des rescapé. Je l'entretiens suffisamment pour ça!

    • Peut être.

    • Qu'est-ce qui t'arrive? Ce n'est pas la première fois que tu change de bâtiment

    • Je n'ai jamais aimé les déménagements.



    Un quart d'heure plus tard, les dernières lumières du spatioport orbital s'éteignaient. Puis le feu vert fut donné pour le départ, et le Kurotsuki quitta à jamais Vénus pour la Ceinture d'Astéroïdes.


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